Katherine Dunham est née le 22 juin 1909 à Chicago. Son père était africain-américain et sa mère canadienne. Elle fut danseuse, chorégraphe, pédagogue, anthropologue et écrivain. Elle est la fondatrice d’une technique de danse africaine-américaine qui est apparu dans les années 1930 aux Etats-Unis : La technique Dunham. Elle réalisa des recherches sur les origines des danses des Caraïbes et notamment en Haïti. À travers ses travaux elle défend et replace les danses traditionnelles des Caraïbes au rang de danse de réflexion.

Par sa formation en danse classique et ses recherches d’anthropologue, elle apporte aux USA une nouvelle danse moderne américaine. Loin des spectacles de divertissement dans lesquels les artistes noirs de l’époque sont enfermés, Katherine Dunham se bat avec les propos de ses spectacles pour la valorisation des artistes noirs aux USA et dans le monde. Elle mène alors durant toute sa carrière une démarche artistique militante contre la ségrégation aux USA.

La Technique Dunham a été mise au point dans les années quarante, en s’inspirant des influences caribéennes, subsahariennes, sud-américaines et afro-américaines. Le style chorégraphique de Katherine Dunham est marqué par la fusion des cultures. Militante afro-américaine, elle refuse de se produire sur les scènes pratiquant la ségrégation, et permet à la danse afro-américaine d’exister hors des clichés. 

Elle est l’une des chorégraphes qui a influencé Alvin Ailey dans son parcours artistique.

Des personnalités telles que Marlon Brando et James Dean ont pris des cours de danse et de percussions à la Dunham School de New York. En 1967, elle fonde le Performing Arts Training Center, devenu Katherine Dunham Center for Arts and Humanities qui utilise l’art pour lutter contre la violence et la précarité à East Saint Louis.

Le travail artistique de la compagnie Afro-Ka’Danse s’articule autour de la philosophie de Katherine Dunham fondée selon ses trois théories :

• « Form and Fonction » ; la forme au service de la fonction du mouvement dansé, avec une symbolique très forte dans l’intention du mouvement. Le geste n’a de sens que s’il est rattaché à une intention et une symbolique.
• « Intercultural communication » ; La communication interculturelle se transmet dans la richesse des spectacles et le métissage que l’on y trouve.
• « Socialization through the arts » ; la socialisation par les arts met en avant la danse comme médiation sociale et prise de conscience de soi.